Le festival qui sent la sueur
Le battle international de danse du week-end dernier a officiellement lancé le festival HIP OPsession, sixième du nom. C’est donc parti pour deux semaine de « culture Hip hop » sur Nantes et son agglomération. Concerts, expos, conférences, spectacles: on ne change pas un festival qui gagne. On y était, on y est et on y sera, et je t’explique pourquoi.
« Vous pourrez dire à vos enfants que vous y étiez. Nantes, faites du bruit! ». Tous les ans c’est pareil, mythique. Le battle de danse fait frémir le lieu unique et reste gravé dans les mémoires. Les danseurs touchent le plafond, les spectateurs frôlent la syncope. Pas besoin d’être un expert pour comprendre que c’est du haut, très haut niveau. Des couleurs, des casquettes, des baskets, des k-ways, des italiens, des allemands, des coréens, des américains, du funk, des scratchs et « du bruuuit ». Kleju n’a pas pu défendre son titre en solo, mais Morris a fait le spectacle. Sa demie finale contre Lil G est déjà culte. D’ailleurs, le quart de finale entre Lil G et Pluto l’est aussi. En trois contre trois, les Beat Waks succèdent aux Mighty Zulu Kingz, qui avaient mis le feu l’an dernier avec leurs beaux tee-shirt jaunes. Je pourrais empiler les vidéos et les superlatifs encore longtemps. Au risque de me répêter, vivement l’an prochain.
D’ici là, je vais essayer de profiter de la fin d’HIP OPsession 6. Le concert de Youssoupha, la conférence de Stépahnie Molinero et celle d’Olivier Cachin. Le passage de Jedi Mind Tricks, et celui des Delinquant Habits, aussi, si mon budget me le permet. Si HIP OPsession c’est d’abord un battle immanquable, c’est aussi une occasion unique dans l’année d’entendre parler un peu de Hip-hop. Certes, l’état d’esprit du festival ne me correspond pas franchement. La notion de « culture Hip-hop », la paix, l’amour et l’unité, tout ces concepts estampillés années 80 me semblent un peu dépassés. Mais à l’heure où les bons rappeurs se sont faits rares et où les salles de concert sont toujours un peu frileuses à l’idée de les accueillir, HIP OPsession arrive comme une sacrée bouffée d’oxygène. Presque autant de rappeurs à voir (et à interviewer, on vous en reparlera) en deux semaines qu’en six mois en temps normal. Pareil pour les spectacles. Pareil pour les expos. Pareil pour les conférences. Et si la programmation d’HIP OPsession 6 est moins alléchante que celle d’HIP OPsession 5, c’est juste parce que les organisateurs avaient placé la barre vraiment haute l’an dernier.
L’an dernier, d’ailleurs, on y était déjà. HIP OPsession 5 est inscrit dans ma mémoire et sur mon CV. Just Read It, le webzine officiel, c’était nous. Deux semaines d’immersion dans le festival, beaucoup de rencontres mais peu de sommeil, un peu de stress mais énormément de plaisir. Si notre fierté et nos relations avec les organisateurs ont étés refroidis par une interview maladroite de Nico Reverdito, le boss de Pick Up Prod (fatigue + euphorie = mauvaise interview), il n’en reste pas moins que l’expérience Just Read It fut décisive. Des interviews, des portraits, des reportages, des chroniques de la bière et des nuits blanches. Une premier pas dans le monde du journalisme hautement harassant mais franchement concluant, qui nous a d’ailleurs donner envie de continuer. Et si tu lis ce papier, c’est peut être qu’on a bien fait.
Bref, certains diront qu’HIP OPsession met le Hip hop sur le devant de la scène pendant deux semaines seulement, au risque de le faire oublier le reste de l’année. D’autres vous diront que c’est un sac de clichés. Je suis parfois tout proche de le penser, notamment quand je vois l’affiche, qu’on pourrait imaginer plus Original. Peut être entendrez vous dire, aussi, qu’un festival sans lieu fixe et en plein hiver c’est un peu casse gueule. Vous en penserez ce que vous voudrez. Moi, j’aime HIP OPsession parce qu’il m’a fait et me fera vibrer. Et aussi parce qu’il transpire la passion.
Vincent Desgré
Merci à Mr Guep pour les photos du battle.
That's all folks !
C'était Le festival qui sent la sueur, un contenu de la catégorie "Reportage" et posté le 2/17/10. Merci à Vincent pour le travail.
Bien entendu, il a été question de Battle, Deliquant Habits, Hip Hop, HIP OPsession, Jedi Mind Tricks, Just Read It, Lieu Unique, Olivier Cachin, Pick Up Prod, rap français, Stéphanie Molinero, Youssoupha. Si ça vous a plu, on en parlait déjà vaguement ici: